Créée en 1855, l’association mutualiste Roam regroupe 78 adhérents, « PME de l’assurance », représentant presque 10% du marché. Objectif : accompagner les adhérents dans leur développement, aussi bien sur le plan réglementaire que de l’acculturation technologique. Un sujet majeur pour David Bigot, le délégué général.
INNOVATION ASSURANCE : Comment les conditions de marché actuelles infléchissent les stratégies de vos adhérents ?
David Bigot : Dans le domaine de l’assurance aux particuliers, l’automobile, l’habitation, la santé, on est dans un marché très concurrentiel et saturé, où les tarifs sont en hausse sous le double effet du coût du risque et du coût des réparations, il faut donc aller chercher, et c’est particulièrement vrai pour les PME de l’assurance, des facteurs de différence autres que le tarif : le service – à moindre coût – et l’innovation technologique qui justement permet de rendre un meilleur service de manière compétitive.
S’agissant d’innovation technologique, vous avez mis en place votre propre Metavers ! Une démarche assez en avance de phase non ?
C’est très prospectif effectivement, et c’est le but : disposer d’un accès plus facile et adapté aux profils des adhérents à une proposition de valeur à l’époque mal comprise, se projeter en mettant les mains dedans pour imaginer les services de demain. Les PME de l’assurance ont l’avantage de surcroît d’être très réactives face à l’innovation, n’ayant pas l’inertie de structures plus importantes.
L’innovation, qu’il s’agisse de cet exemple ou des applications de l’IA générative par exemple, présente aussi un avantage du point de vue du recrutement : les PME innovantes sont plus séduisantes pour les candidats, et même les clients parfois poussent dans ce sens.
Vous parlez de l’IA générative, qui est sur toutes les lèvres, mais cela ne reste t-il pas un projet complexe ?
Les projects chatbots étaient complexes par le passé, sans aucun doute, et notamment un enfer en termes de maintenance, mais avec l’IA générative, on n’a plus à refaire des arbres de décision à tout bout de champ. Notre rôle au sein de l’association Roam, c’est bien sûr de mutualiser les besoins, mais aussi d’acculturer et en particulier de casser les a priori.
Si on parle des bots, on peut même imaginer des cas d’usage en matière de gestion des sinistres où le bot se montrera finalement plus empathique qu’un humain, vous posera des questions sur votre bien-être avant de vous demander des informations de contrat, etc. Il faut imaginer les bons cas d’usage.
Comment travaillez-vous avec l’écosystème des startups de l’Insurtech ?
Nous avons une cellule de veille et organisons des travaux, toujours dans cet objectif de faciliter l’accès aux cas d’usage mais aussi, et c’est un message que j’aimerai faire passer, aux tests : les assureurs ont parfois la réputation fausse d’avoir beaucoup de moyens, mais dans les cas de nos PME adhérentes, des coûts d’entrée élevés sont prohibitifs. C’est aussi pourquoi Roam, par sa mutualisation, est un véhicule d’innovation pour le secteur.
Roam est partenaire de la conférence Innovation Assurance 2024 le 8 février prochain.