Roam, association regroupant 79 adhérents assureurs, essentiellement PME, leur apporte accompagnement, moyens et ressources. Décryptage des enjeux du moment avec Sébastien Acedo, son délégué général.
INNOVATION ASSURANCE : Comment évoluent les préoccupations de vos adhérents, et donc vos actions, cette année ?
Sébastien Acedo : L’essentiel de notre bande passante est mobilisé par les enjeux réglementaires. Notre rôle est avant tout de produire des livrables très opérationnels – des trames, des plans, des conseils, des méthodologies, des séquençages – tout en effectuant une veille permanente. A ce titre, nous avons un processus itératif avec nos membres, par le biais de task forces, d’ateliers… In fine, nous veillons à rester efficace et précis dans la réponse aux besoins afin que nos membres disposent d’une boite à outils directement applicable.
Parmi les grands thèmes réglementaires sur lesquels nous travaillons, je citerai la directive européenne CSRD (ndlr: Corporate Sustainability Reporting Directive), mais aussi la cyber-résilience au travers de DORA. En 2025, nous allons nous concentrer également sur l’IA Act et la FIDA (ndlr: Financial Data Access). Ces cadres nécessitent un effort de conformité qui n’est pas le même pour des PME que pour de plus grands groupes, d’où l’intérêt de la mutualisation de moyens et de ressources.
Avez-vous l’impression que le cadre réglementaire devient de plus en plus lourd ?
Ce que l’on constate, c’est une profusion de textes trans-sectoriels aux effets de bord sur le secteur de l’assurance, déjà très régulé. Les questions climatiques et technologiques suscitent évidemment beaucoup l’attention des régulateurs. Mais notre point d’attention n’est pas moins de conformité mais une application graduée et proportionnée, qui tienne compte de la taille de nos entreprises.
Au delà de la réglementation, quelles initiatives avez-vous mis en place en matière d’IA, l’un des sujets technologiques majeurs du moment ?
Nous avons élaboré une plateforme avec un catalogue de formations sous forme de webinaires, à plusieurs niveaux – de la direction générale aux opérationnels. Nos premières sessions ont connu une certaine audience avec près de 100 participants en moyenne par session. Notre volonté est d’être très pratique, de diffuser l’état de l’art et de se concentrer sur la manière d’intégrer les principaux cas d’usage à l’échelle d’une PME de l’assurance.
Nous constatons que l’IA générative est clairement une tendance mais que l’enjeu principal est une acculturation progressive à l’IA en général. S’agissant des usages, nous voyons principalement ceux autour de la réduction de la fraude sur documents et photographies, mais aussi tout ce qui a trait à ce que j’appelle le « conseiller augmenté », c’est à dire améliorer les back-offices, faire se parler entre eux différents outils, pour disposer d’une vision de bout en bout et très centrée client. Les chatbots et voicebots semblent, quant à eux, encore perfectible pour délivrer une expérience client optimale.
Quels sont les objectifs de Roam pour l’année à venir ?
Notre première priorité est de fidéliser nos membres en veillant à maintenir un alignement entre leurs attentes et nos réponses. Nous continuerons d’accueillir les PME qui souhaiteraient rejoindre notre association. Nous avons pratiquement doublé le nombre d’adhérents sur la décennie. Nous apportons la démonstration que le partage de bonnes pratiques et les retours d’expérience nous enrichissent collectivement. Une démarche fidèle aux valeurs mutualistes.
Roam est partenaire de la conférence Innovation Assurance 2025 le 30 janvier 2025.